Souvent mal perçu et considéré avec un regard négatif, le capitalisme financier a plus d’atouts qu’on ne le croit. Cette vision péjorative provient en réalité d’une confusion entre le capitaliste financier et le capitalisme organisé classique. Comprendre cette différence et cerner les deux notions d’un regard objectif et informé est de rigueur aujourd’hui.
Capitalisme financier : l’action comme principal instrument financier
Le crédit en tant que principal instrument financier est au capitalisme ce que l’action est au capitalisme financier. De ce fait, ce dernier évolue surtout en fonction des marchés financiers mondiaux tandis que le capitalisme organisé repose en grande partie sur ce qu’on appelle « relational contracting », un contrat basé sur la relation de confiance entre une entreprise et sa banque. Le capitalisme financier quant à lui, repose essentiellement sur l’évolution des marchés financiers mondiaux.
De ce fait, comprendre le capitalisme financier passe obligatoirement par la compréhension des fonds de pension et d’investissement. Ce sont en effet les acteurs clés dans cette nouvelle organisation. Ces organismes spécialisés détiennent par exemple 60% des actions des plus grandes sociétés par actions aux États-Unis. Et les plus grands fonds d’investissement (environ 20%) détiennent 40% des actions des 1.000 plus grandes sociétés américaines par actions. En d’autres termes, à travers un investissement collectif, ces fonds d’investissements deviennent actionnaires majoritaires et ont donc le contrôle des entreprises. Ils font des droits de propriété propres aux actionnaires leur instrument de contrôle.
En tout cas, rester à l’affût des actualités de ce domaine reste la meilleure manière de suivre l’évolution du capitalisme financier. Les blogs spécialisés comme Le Capital sont recommandés.
Seuls les actionnaires et les banques en profitent ?
Puisque le profit se base sur les produits financiers, le capitalisme financier repose essentiellement sur les actions, la spéculation sur les matières premières et toute autre forme de produits financiers. Ainsi, les profits bénéficient surtout aux banques et aux actionnaires.
En réalité, le capitalisme financier n’est pas fidèlement en phase avec l’économie réelle. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui en font une notion plutôt péjorative aux yeux des observateurs. Puisque le processus ne repose ni sur la production ni sur les transactions de biens, il est considéré comme étant à l’origine de bulles financières qui peuvent à long terme engendrer des krachs boursiers.
Les salariés quant à eux, sont quelque peu défavorisés par le capitalisme financier parce que le partage de revenus ne joue pas en leur faveur alors que la profitabilité (c’est-à-dire le rendement du capital) est plus importante. Par ailleurs, les entreprises sont parfois encouragées à faire des plans massifs de licenciement pour booster la rentabilité financière à court terme (un à deux ans) Dans ce cas, l’entreprise sera privée de ses compétences humaines alors que celles-ci sont plus rentables sur le long terme.
Ensuite, l’inégalité qui se creuse entre les salariés qualifiés et les salariés moins qualifiés est un autre inconvénient de cette arrivée en puissance des fonds. Étant incontournables au capital humain, les premiers gagnent dans ce processus en profitant de meilleures rémunérations et d’autres avantages (primes, épargne salariale, etc.) Plus faciles à remplacer, les salariés moins qualifiés quant à eux, sont les premiers à quitter le navire quand arrivent les plans de licenciement.
Quoi qu’il en soit, la pression de la concurrence joue un rôle primordial dans le capitalisme financier. Une concurrence déchainée s’opère en effet chez les acteurs des principaux marchés financiers mondiaux.
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